Orange souhaitait non seulement honorer un homme, un prêtre, pour ce qu’il a fait pour la ville, son patrimoine et son histoire, mais aussi mettre en valeur ces réalisations, dons et contributions qui eux-mêmes honorent la ville d’Orange.
Elus, amis, confrères prêtres, passionnés du patrimoine, et parfois à plusieurs titres, nous étions autour de monsieur le chanoine Daniel Bréhier, doyen du vénérable chapitre des chanoines de la Basilique Métropolitaine de Notre-Dame-des-Doms pour la réception officielle de la médaille de la Ville d’Orange dans le jardin du Service des Archives municipales.
Monsieur le Maire d’Orange, Yann Bompard, a introduit la cérémonie par un discours qui a touché juste, soulignant d’une part l’attachement de Monsieur le chanoine Bréhier à « sa ville d’Orange », et d’autre part son apport, tant du point de vue des études historiques qu’il a pu réaliser, que des contributions qu’il a apporté à la conservation, à l’enrichissement et à la connaissance du patrimoine d’Orange.
Monsieur le chanoine Daniel Bréhier a répondu, comme à son habitude non sans humour, avec la délicatesse d’un homme de foi et de culture. Comme le disait l’un des participants « quand on parle avec lui, on a l’impression d’être intelligent ».
Monsieur le chanoine Bréhier en commençant son discours en disant « nous recevons cette distinction », aurait pu laisser penser qu’il parlait de lui au pluriel, mais tout de suite, il a évoqué toutes ces figures familiales et sacerdotales, mais aussi ses maîtres et professeurs, qui ont fait ce qu’il est, et lui ont permis de réaliser ce qu’il a fait. Ce n’est pas lui seul qui a reçu cette distinction, mais tout ce monde-là !
Evoquant son parcours humain et familial, sa vocation, sa formation et sa vie de prêtre, les rencontres avec des passionnés, hommes et femmes de culture, il a su montrer en quelques mots choisis tout l’intérêt de la culture et du patrimoine. Son émotion était sensible, notamment à l’évocation de la figure de son neveu. Loin d’être nostalgique, commentant la devise d’Orange, il souligna qu’il ne suffit pas s’en tenir à « Je maintiendrai », mais qu’il faut lui adjoindre nécessairement, pour être fidèle à cela « je transmettrai ».
C’est un homme, certes, mais cet homme est un prêtre, indissociablement. Et l’évocation des figures de prêtres comme Mgr de Llobet, le chanoine Méritan et l’abbé Rieu, archiprêtres de Notre-Dame à Orange, mais aussi Mgr le chanoine André Reyne, montre combien c’est toute l’Eglise d’Avignon qui est honorée dans cette distinction.
Enfin, citant d’abord saint Thomas d’Aquin (dont nous fêterons prochainement plusieurs centenaires : sa naissance, sa mort, sa canonisation) : « Genus humanum arte et ratione vivit » (le genre humain vit pas par l’art et la raison », il ajoutait une citation du pape Benoit XVI : « la traditon est d’abord la pertinence du passé pour le présent ».
Comme il se devait, il conclut son intervention par des mots tellement significatifs de Mistral
« Aubouro-te, raço latino
Souto la capo dou souleu
Lou rasin brun boui dins la tino
Lou vin de Diéu gisclara léu
Tu siès la raço lumenouso
Que viéu de joio et d’estrambord
Tu siés la raço apoustoulico
Que sono li campano à brand
Tu siés la troumpo que publico
Et siès la man que trais lou gran
A la belugo dis estello
Abrant lou mun de toun flambeu
Dintre lou mabre et sus la telo
As encarna lou subre-beu
Raço latino, en remembranço
De toun destin sempre courous
Aubouro-te vers l’espéranço
Afrairo-te souto la Crous."
abbé Bruno Gerthoux
Archiviste du diocèse d’Avignon